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Quand frappe l'adversité 

Admirables sont ces personnes qui font face à l’adversité avec aplomb, courage et volonté de vivre. Le psychiatre autrichien Viktor E. Frankl, survivant des camps nazis lors de la deuxième guerre mondiale, est parmi ces héros dont on parle encore puisqu’il a bâti son approche psychothérapeutique en aide aux gens souhaitant donner un sens aux épreuves traversées. Permettez-moi de vous en glisser quelques mots, bien que ne pratiquant pas cette technique en tant que psychologue, toutefois m’en inspirant.

Qui s’en sort le mieux ?

Qu’a observé Frankl durant ses séjours dans quatre camps de concentration dont celui tristement célèbre d’Auschwitz ? Il a entre autres constaté que les prisonniers qui ne s’accrochaient pas à un espoir mouraient les premiers, même s’ils étaient en meilleure condition physique. Toutefois, ceux qui puisaient dans leurs ressources mentales en visualisant l’avenir, en se rappelant les bons souvenirs, en cultivant une vision positive de la vie et une saine spiritualité, ceux-là donc qui avaient une riche vie intérieure, s’en tiraient mieux. Frankl lui-même est décédé en 1997, à l’âge de 92 ans, ayant écrit une trentaine de livres pour partager sa philosophie.

Il apparaît généralement que le combat contre la réalité est une pure perte d’énergie lorsqu’il perdure au-delà de la situation d’un réel danger. Cette perte d’énergie mène ainsi à de l’épuisement, puis à un éventuel état dépressif. Et cet état, n’est-il pas avant tout une perte de sens et de motivation à surmonter les futurs défis de la vie ?

« L’important n’était pas ce que nous attendions de la vie, mais ce que la vie attendait de nous. Au lieu de se demander si la vie avait un sens, il fallait s’imaginer que c’était la vie qui nous questionnait. »
— Viktor Frankl

Car de grands défis, il y en aura toujours, toutefois il y aura également des moments absolument extraordinaires. En ce moment, comment réagissez-vous aux épreuves ?

  • Vous les combattez de toutes vos forces ? Refusant l’impact de l’épreuve ?

  • Vous vous confiez à une personne compréhensive qui vous donnera un soutien moral ?

  • Vous cherchez des bras dans lesquels vous blottir ? (Ne vous méprenez pas sur le sens de cette relation, c’est une personne chaleureuse que vous recherchez et n’avez rien à payer en retour).

  • Vous mangez plus que nécessaire ou vous privez de nourriture ?

  • Vous cherchez sans cesse des coupables ?

  • Vous tentez de régler le problème après le coucher du soleil venant en contradiction avec la sagesse amérindienne qui suggère d’attendre le lever du jour, la lumière, pour y voir plus clair ?

  • Vous niez le tout et mettez vos émotions sous le tapis ? (Pour vous y enfarger quelques années plus tard !).

  • Pour ne pas faire face à vos propres problèmes, vous préoccupez-vous de ceux des autres, négligeant de régler les vôtres ?

  • Vous riez souvent, longtemps, recherchez des moments heureux et des occasions de partager votre richesse intérieure ?

La logothérapie

L’approche de la logothérapie s’applique bien sûr à différentes expériences perturbantes comme celles de la prison, mais aussi du deuil, de la maladie, d’une enfance négligée, ou d’une séparation complexe. Lors de ses nombreuses conférences, le psychiatre insistait sur :
1. La préciosité des moments du quotidien afin d’éviter les sentiments d’apathie, de regrets, ou les anticipations anxiogènes.
2. L’appel à son sens créatif, aussi au centre de son traitement, car lors de ces instants intemporels, l’individu est plongé dans son inspiration, totalement dédié à être la voix de la vie.
3. Le sens de la vie peut provenir également d’une relation significative - avec une personne, un animal, un lieu ou une collection d’objets chers à notre coeur.
4. Ou encore elle provient d’une expérience, car qu’est-ce que notre parcours sinon une série d’expériences à travers laquelle la vie se vit.

On ne choisit pas de vivre une expérience douloureuse, on y réagit du mieux qu’on peut, et surtout, en y donnant un éclairage personnel, choisissant le sens que ce vécu aura pour soi. La réponse devra être réfléchie et adaptée au mieux-être plutôt que réflexe, automatique, apprise de modèles inadéquats et menant à une inadaptation causant davantage de crispation et de souffrance.

Conclusion

Il ne s’agit pas de trouver un sens à la vie, car ces réponses sont parfois ancrées dans un idéal inatteignable et cela aussi est souffrance. Dans le cadre de la logothérapie Frankl, suggère de prendre du recul pour avoir une perspective globale sur sa vie. Ce pas en arrière permet une observation objective et impersonnelle des événements. Alors il sera plus aisé de s’accepter en tant que personne à part entière, hors de l’étiquette de victime sans fin que l’on s’octroie à soi-même.

Somme toute, trouvez une raison pour être heureux-heureuse au quotidien. Notez chaque jour cette bénédiction dans votre cahier de gratitude. Au bout d’un mois, vous ne pourrez que sourire à la vie car l’abondance est l’essence même de la vie.

 

 


1 - Frankl, V. E. (2021) Découvrir un sens à sa vie et Oui à la vie: Découvrir un sens à l'existence malgré les souffrances. Livres réédités chez les Éditions de l’Homme.

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